DE L'ART DE COMPOSER UNE CHAN$ON CARITATIV€ SUR MESURE

DE L'ART DE COMPOSER UNE CHAN$ON CARITATIV€ SUR MESURE

Crédit Image : Police d'écriture Lassus by David Rakowski

 

Force est de constater qu'il n'est pas toujours aussi simple de sensibiliser les gens sur les malheurs de ce monde à travers des chansons caritatives. Il n'y a qu'à lire la polémique récente sur celle de Band Aid pour lutter contre Ebola [ Les Inroks & Le Monde ]. Encore sans doute une maladresse, encore sûrement ce droit à revendiquer (si vous lisez ce que je veux dire). Et si l'enfer est pavé de bonnes intentions, le paradis doit être revêti de mauvaises initiatives. Effectivement, à trop vouloir bien chanter, on finit par faire mal aux oreilles consciencieuses. Pourtant, ce n'est pas la première fois que des stars se réunissent autour d'une musique fédératrice pour récolter de l'argent, mais juste les bénéfices, pas les recettes de vente des sorties de caisses ou d'Itunes, soit au final 3/4 € en moyenne.

 

Ah, cette ambition de vendre des dizaines de milliers d'albums originaux ou des compilations inédites de reprises, et sans vouloir tomber dans le Charity-Business. Car c'est devenu la norme depuis les années 80/90 jusqu'à devenir aujourd'hui un réflexe purement artistique de chanter en groupe pour "quémander" quelques sous supplémentaires aux auditeurs les plus altruistes ou généreux d'entre nous (et ça n'a rien à voir avec du chantage). Sauf que le téléchargement a changé la donne durant les années 2000/2010. Déjà qu'ils ont réussit à nous culpabiliser d'écouter "librement" leurs MP3 avec nos balladeurs 16 Go. Heureusement qu'ils ne nous ont pas encore reprocher d'écouter en streaming leurs playlists philanthropiques avec nos smartphones à plus de 400 €.

 

À vrai dire, le problème n'est pas le fait de réaliser des chansons caritatives mais le fait d'avoir encore recours à ce procédé mercantile pour régler les problèmes socio-médico-économiques de grand ampleur. À croire que la limite de l'action politique est à l'image de la fin tragique du 45 tours. Un constat dramatique. Quand les artistes les plus populaires s'unissent, ce sont les politiques de tous bords qui se désunissent à l'encontre de la bonne cause humanitaire, on dirait. Le consensus politique est remplacé par la convergence artistique, on va dire. Voilà le paradoxe.

 

Oh, que ça aurait été intéressant, au titre d'un bon exemple, de voir tous nos Députés derrière un micro pour pousser la chansonnette. Remarque, s'ils chantent comme ils gueulent à l'Assemblée Nationale, Pascal Obispo se serait suicidé à la première prise (Petite promo improvisée pour "Kiss And Love" du Sidaction, chronique non sponsorisée bien sûr, mais pour la cohérence avec celle-ci). En tout cas, ce qui compte le plus dans l'apport d'une chanson caritative, c'est sa qualité musicale car si le morceau est tout pourri, la collecte sera toute aussi moisie. Et ça mettra en péril la carrière de certains artistes contributeurs tout en entravant l'aide à son prochain, même aussi lointain. Fin de la lecture.

 

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