L'INTÉGRISTE DU GOÛT : QUAND LE FAN DEVIENT FANATIQUE !

  • Chris Chro
  • Culture

Crédit Photo : Chris Chro (Secret de Fabrication)

Des goûts et des couleurs, on ne discute pas, sauf sur les forums des internets et les réseaux sociaux où ça s'écharpe à donf. Qui n'a jamais eu une réaction vive quand on critique salement son Artiste préféré ? Tout le monde. Même celui qui ne se reconnaît pas comme la "Groupie" membre du fan club officiel. En fait, l'Art fait tellement passé des émotions que les 5 sens sont mis à rude épreuve. L'ouïe quand ça casse les oreilles. La vue quand ça fracture la rétine. Le toucher quand ça veut peloter la Star derrière son bodyguard. L'odorat quand ça pue le parfum de la Star pour des raisons marketings. Le goût quand ça veut s**** la Star. Bref, vous l'aurez clairement compris. Pas besoin d'en rajouter.

 

L'image émerveille l'esprit pendant que la musique véhicule ses vibrations. Quand on aime, on ne compte pas, surtout le temps passé à écouter, à voir, à réécouter, à revoir l'œuvre, à la ressentir, à la kiffer diablement. Et comme de bons petits soldats, on défendra l'Artiste qui se fera discriminer, menacer ou attaquer injustement. C'est ce qu'on appelle le "patriotisme" artistique, avant de prôner un "nationalisme" artistique en dénigrant les artistes étrangers de l' "Empire Mercantile". Cette "xénophobie" ambiante sur les ondes radios à base de quotas, entre autres. Et c'est à ce moment-là que certains fans deviennent des "fanatiques", des "intégristes" du goût. Ils n'hésitent plus à faire du "prosélytisme" à outrance, de la "propagande" de masse pour décider de ce qui est bon et de ce qui est mauvais. C'est une sorte d' "autoritarisme" artistique qui ne dit pas son nom, ou bien pour ne pas dire un "Fascisme" déguisé. Un comportement abject car parfois c'est carrément une "dictature" artistique où est édicté une opinion naze digne d'un dignitaire "Nazi" déblatérée d'une voix nasillarde entre 39 et 45 minutes, et avec les fautes de grammaire en prime. Blah, Blah, Blah.

 

Néanmoins, le jugement d'une œuvre est libre et propre à chacun, et la raison n'est qu'une préférence affirmée. Qu'on aime ou pas, il faut quand même respecter l'Artiste et son Art. C'est la moindre des choses. En revanche, on a tout à fait le droit d'exprimer son désamour à l'encontre d'une œuvre, mais avec des propos corrects, des termes adéquats. Quitte à ce que ça soit un double langage vis-à-vis de ses propres intentions et/ou pensées dissimulées et guidées par le dégoût du fameux : "C'est de la merde !". C'est ce qu'on appelle l' "hypocrisie" artistique, ou bien tout simplement la "politesse" artistique. Être poli même si c'est très dure de reconnaître le talent de l'Artiste si détesté par rapport à ceux et celles qui l'adorent. Et oui, le "Hater" n'a pas le monopole du savoir, de la connaissance absolue.

 

C'est pour cela que j'ai décidé de me "dépassionner" de la détestation, et de "désendoctriner" autrui. Si je n'aime pas une œuvre, je ne m'attarde pas dessus. Puis, comme dit la punchline de Booba : "Si tu kiffes pas renoi, t'écoutes pas, puis c'est tout" (la même que Calbo d'Ärsenik dans "Boxe avec les mots"). Car on devient vite intolérant, injurieux, infâme et irrespectueux quand on pense détenir la vérité de ce qui est de bonne qualité qualifiée de "classique/culte" et ce qui est une qualité médiocre qualifiée de "tout pourri/navet". Certes, certaines œuvres sont objectivement ratées techniquement parlant. Elles sont remplies d'imperfections, d'erreurs, de faussetés, de faux raccords, de défauts qui altèrent automatiquement l'appréciation de celles-ci, même si ça peut faire leurs charmes. Quand c'est très mal réalisé, il est normal de le signaler, et le tout en ayant la crédibilité d'un expert. N'oublions pas que l'Artiste et son équipe technique sont des professionnels. Créer une œuvre demande une rigueur incontestable. Et le perfectionnisme n'en est que le corollaire.

 

En résumé, il n'y a jamais eu d'objectivité dans l'expression jouissive d'une œuvre. De même que le dépréciation n'est pas forcément la raison. De plus, la critique ne peut être réellement objective que si l'œuvre est un échec total d'un point de vue technique, incluant le plagiat. Car dans le cas contraire, l'œuvre peut être une réussite d'un point de vue artistique, incluant même le remake. Sinon, tout le reste ne sont que des états d’âme subjectifs. Donc ne soyez pas un "intégriste du goût" quand vous êtes déçus de l'œuvre d'un Artiste. Contenez-vous. N'exprimez pas futilement votre colère. Il est inutile d'être férocement haineux envers des Artistes déplaisants car vous perdez bêtement votre propre temps de ne pas aimer vos Artistes préférés. Vous les délaissez pour un rien. Revenez dans le droit chemin, celui de la modération. Pour finir, la morale de cette chronique est simple : "Apostrophez intelligemment ou fermez votre gueule à jamais".

 

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