COMMENT RÉSOUDRE LE DÉBAT SUR LE VOILE ISLAMIQUE

Le débat récurrent sur le voile islamique alias le hijab est tellement simple à résoudre qu'il y a encore des gens qui ont du mal à le saisir. Alors que sa réponse se trouve incontestablement dans des principes juridiques fondamentaux qui s'appliquent à tous les citoyens-nes français-ses. Pour rappel, dans le droit français, la liberté vestimentaire est une liberté individuelle octroyée et réglementée à chaque citoyen de sexe masculin et féminin. Chacun a le droit d'avoir son propre code vestimentaire tant que celui-ci n'est pas réellement nuisible à autrui. Et nul ne peut se le faire entraver par autrui.

 

Autrement dit, le port du voile islamique, en tant que vêtement et non en tant que signe ou symbole religieux, ne peut être ni une obligation formelle, ni une interdiction absolue. En revanche, il peut être légitimement limité dans certains cas administratifs édictés par la loi, et justifié par les conventions et/ou les coutumes appréciables par le juge, et ce, comme pour n'importe quel couvre-chef (casquette, chapeau, kufi, bonnet, kippa, cagoule...), lire les jurisprudences concernées (ceci était un cours "improvisé" de Droit sur les Libertés Individuelles). Ainsi, voici un syllogisme qui clore concrètement le débat avec une justesse indéniable :

 

Toutes les femmes Françaises ont le droit à la liberté vestimentaire,

Certaines femmes Musulmanes sont de nationalité française,

Donc les Françaises Musulmanes ont le droit à la liberté vestimentaire

(notamment le port du voile islamique, entre autres).

Crédit Photo : Auteur inconnu, mais qu'il se manifeste pour être crédité. De plus, ne cherchez pas un sens précis à cette phrase métaphorique, car il y en a plusieurs.

 

MAIS QU'EN EST-IL RÉELLEMENT DANS LES FAITS ?

 

Il serait trop simple de penser que toutes les Françaises Musulmanes portent le voile islamique sous la contrainte. De croire que la majorité d'entre elles sont forcées de porter le foulard. J'exclue expressément celles portant le voile intégral alias le niqab (l'opposé des femmes naturistes tolérées) qui ne sont qu'une minorité "inoffensive" et peut-être "oppressée" (quelques centaines parmi des centaines de milliers). Car ce serait de l'ordre d'un fantasme social, d'une perception très erronée de la réalité. La certitude est que les Françaises Musulmanes ne portent pas leur voile dans le même contexte socio-politique que les Iraniennes ou Saoudiennes Musulmanes, c'est-à-dire soumises à une loi religieuse obligatoire. Je crois qu'il faut savoir éviter d'importer les problématiques étrangères en France en les calquant comme s'il y avait automatiquement une similarité ou une forme de continuité.

 

Contrairement à ce qu'on croit, plus des 3/4 des Françaises Musulmanes voilées le sont de leur plein gré sans être entravées, soit sous un ordre ou une recommandation religieuse très rigoriste, notamment venant du mari ou du concubin. Sinon, c'est le début d'une forme de maltraitance conjugale. Or, je ne pense pas qu'il y a forcément une présomption du genre : Femmes Musulmanes voilées = Femmes Musulmanes maltraitées. Ce serait con et contre-productif de l'insinuer. Autre chose, il est évident que les Françaises Musulmanes qui ne portent pas le voile ne sont pas pour autant de mauvaises Musulmanes, car ce n'est pas à l'imam de la mosquée du coin d'en juger, mais tout simplement à Dieu/Allah, a priori.

 

Effectivement, les Françaises Musulmanes portent le voile islamique essentiellement pour des raisons religieuses (voire amoureuse dans les cas les plus particuliers). C'est un rapport personnel avec Dieu/Allah. C'est aussi une interprétation très subjective des textes du Coran : Sourate 33 : Les Coalisès (Al-Ahzab) - verset 33 et 59 ou Sourate 24 : La Lumière (An-Nur) - verset 31. Cela dit, elles peuvent aussi le porter pour des raisons strictement pudiques ou pratiques comme le fait d'éviter de se coiffer le matin ou bien pour se protéger du temps grisâtre et pluvieux dans certaines régions françaises. Et pour certaines d'entre elles, c'est aussi le moyen d'exprimer leurs goûts luxueux à travers la mode comme avec le modèle Dolce & Gabbana (la pratique vestimentaire islamique ne serait-elle pas "dévoyée" par le capitalisme ultra-libéral ?).

 

Par ailleurs, une femme voilée peut-être magnifiquement maquillée et ainsi faire ressortir autrement sa beauté, surtout ses yeux avec du eyeliners (le visage naturel d'une Musulmane ne serait-il pas "dévoyé" par l'industrie des cosmétiques ?). Comme quoi la soi-disant soumission est toute relative dans ce sens-là. De plus, il faut aussi noter le traitement discriminatoire envers les Françaises Musulmanes par rapport aux Françaises Catholiques, notamment les nonnes, les sœurs Chrétiennes qui portent aussi leur propre voile sans subir ce genre de contestation. Le fameux 2 poids 2 mesures par excellence (ceci était un cours "improvisé" de Sociologie sur Les Pratiques Religieuses).

 

L'AUTRE PERCEPTION JURIDIQUE

 

En tout cas, tous ceux et celles qui protestent fortement contre le port du voile islamique, aussi bien à l'université qu'ailleurs, confondent bien souvent le fait d'imposer le voile et leur propre interprétation idéologique du voile en tant que signe religieux ostentatoire véhiculant un prosélytisme imaginaire, soit l'expression excessive du principe de laïcité par les "Laïcards de service". Car vouloir faire interdire d'office sans une justification raisonnable et réelle le port du voile islamique à chaque Françaises Musulmanes, c'est entre autres violer le droit de la libre disposition de son corps, le droit à la liberté vestimentaire, le droit à la liberté d'expression et le droit à la liberté de culte dans son exercice personnel. Mais dès lors, où sont les vraies Féministes "antilaïcard" qui défendent les Musulmanes voilées ? N'y aurait-t'il pas une forme d' indignation sélective dans le combat Féministe au XXIè siècle ?

 

La vérité comme la raison, c'est que la seule vigilance à avoir est justement celle de garantir ces 4 droits fondamentaux précités contre toute forme d'obligation contraignante évoquée dans les paragraphes précédents. Et il est tout aussi nécessaire de militer pour un port du voile islamique libre et consenti, soit sans avoir l'aval d'un homme Musulman en particulier. Quitte à même accepter l'organisation d'un "Hijab Day" pour simplement démontrer la compatibilité avec certaines valeurs Républicaines souvent négligées par certains concitoyens un peu islamophobes sur les bords. Ce serait tellement logique et plus sain, mais surtout conforme au droit français. Et puis, si ça se trouve, un jour cette chronique sera vraiment approuvée et adoptée par le C.I.F, et ainsi, calmer les tensions d'un débat orchestré futilement.

 

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