DE LA LÉGITIMITÉ DE L'ISLAM ET/OU DE LA COMMUNAUTÉ MUSULMANE EN FRANCE [ CHRONIQUE SEQUEL ]

 

À la base dans cette chronique ci-dessus, je ne voulais pas viser une religion en particulier puis je me suis rendu compte que depuis pas mal d'années l'Islam et/ou la communauté Musulmane était trop stigmatisée, comme vous l'avez pu le remarquer récemment. De ce fait, je pense qu'il faudrait vraiment l'aider autrement afin qu'elle soit mieux respectée, intégrée et tolérée pour éviter qu'elle subisse des atteintes régulières de la part d'extrémistes (y compris de la part de certains intellectuels "ronflants" Zzz...). Car si d'un côté l'islamisme peut faire peur, de l'autre côté l'islamophobie aussi. À vrai dire, il me semble qu'elle serait dans son intérêt qu'on applique cette fameuse mise-à-jour législative que j'ai évoqué : "Laïcité 2.0, Acte II - loi 2015". Mais comment pourrait-on s'y prendre concrètement ?

 

Tout d'abord, voici un rappel évident que ce n'est pas l'Islam "politique", alias la Charia, qui existe en France mais l'Islam "spirituel" que les Musulmans appliquent en écoutant les prêches "moralistes" des Imans et en lisant certains versets adaptés du Coran, alias les Âya, pour mieux vivre socialement avec tout le monde. Et donc, sa place est tout à fait légitime. D'autant que selon le principe même de la liberté de culte, l'Islam est intégrée de jure. Cela va de soi. Par contre, j'ai comme l'impression que la communauté Musulmane se sent livrée à elle-même. Certes, il y a bien le Conseil Français du Culte Musulman, sous le statut d'association, qui a pour vocation de gérer la communauté, mais je trouve qu'il leur manque quelque chose de fort comme peut-être l'établissement d'une autorité administrative, d'une entité plus efficace, voire une sorte institution sociétale qui la structurait, rassemblerait et représenterait concrètement tous les Musulmans pour ne pas avoir 36 000 associations défendant le même culte.

 

En fait, il faudrait sûrement revoir le fonctionnement administratif du CFCM en instaurant un vrai organe central à Paris et des fédérations territoriales dans toutes les grandes villes de province, dont certaines mosquées en seraient la domiciliation, et accompagnées d'antennes pour les communes rurales. L'objectif est que tous les Musulmans puissent voter pour leurs représentants, défendre leurs intérêts sociétaux et prendre officiellement des positions militantes à l'encontre des problèmes sociaux et mondiaux. En gros, leur créer une vraie structure en leur donnant plus de moyens matériels et financiers pour mieux régir la communauté dans le cadre d'une gestion autonome, subventionnée et contrôlée par le Ministère de l'Intérieur et des Cultes. Après tout, on a fait la même chose pour les syndicats, et qui comprennent aussi des salariés Musulmans.

Crédit Image : Chris Chro (Secret de Fabrication)

 

En vérité, je dirais même que c'est dans l'intérêt de l'État Français d'institutionnaliser l'Islam pour exercer un meilleur traitement égalitaire et sécuritaire. Comme ça, les Français Musulmans seront moins stigmatisés, car leurs considérations seront prises d'office grâce à cette reconnaissance institutionnelle. Et la France montrerait l'exemple que l'Islam est compatible sans contrainte dans une République laïque, soit gérer la commuanuté Musulmane "à la française" comme on dit. D'ailleurs, les communautés Chrétienne et Juive disposeront du même fonctionnement, car ce qui s'applique à l'un, s'applique à l'autre, sinon c'est discriminatoire. On serait même un modèle d'inspiration, des précurseurs dans ce domaine pour tous les autres pays multiconfessionnels en Europe et dans le Monde. C'est aussi ça le génie Français. Fallait y penser, depuis le temps qu'on en parle au Parlement.

 

De plus, l'institutionnalisation de l'Islam et/ou de la gestion administrative de la communauté Musulmane produira des bienfaits insoupçonnables. Déjà, le fait qu'elle soit naturellement ouverte à tous. Et ceci éliminera le caractère "sectaire" pensé par les plus sceptiques d'entre nous. Celle-ci permettra aussi à tous les Français, qui le veulent, de se convertir à elle de manière plus solennel selon les us et coutumes islamiques compatibles, ce qui évitera des conversions dans un Islam radical souvent d'origine étrangère. Et cela s'adresse aussi aux Athées, c'est dire la grande marge de conversion. Aussi, c'est une évidence que tous les Musulmans ne sont pas tous d'origine maghrébine ou sub-saharienne, certains sont mêmes des Auvergnats (n'est-ce pas Brice ?).

 

À noter que cette institutionalisation ne sera pas une forme de communautarisme, car les Musulmans appartiennent aussi à d'autres communautés comme professionnelles, culturelles, associatives, sportives, Facebookiennes... Puis, sans aucun doute, ils connaissent les mêmes problèmes de voisinages aussi bien entre eux qu'avec les autres (allez le demander à Julien Courbet). Par contre, elle ne constituera pas un soi-disant "Vote Musulman", car ce n'est pas parce qu'ils partagent tous la même croyance, la même foi qu'ils partagent tous les mêmes idéaux, les mêmes convictions politiques. N'en déplaisent à certains écrivains (You-Hou).

 

Autre apport non négligeable, les dirigeants représentatifs, essentiellement des Imans, des Théologiens et des Intellectuels/elles réputés/ées formant une élite/autorité morale, parleront officiellement au nom de la communauté Musulmane en délivrant régulièrement dans les médias un message de paix et d'amour pour le vivre ensemble, tel sera leur posture primaire revendicative. De même que ce Conseil Islamique de France (nom de substitution provisoire), composé uniquement de "gentils" Musulmans (excluant d'office ces salopards d'intégristes), s'exprimera aussi bien pour dénoncer des d'atteintes à son intégrité morale/physique que des condamnations sans conteste contre des actes criminels et/ou terroristes commis par des "méchants" Musulmans (incluant ces connards d'islamistes / djihadistes) qui feront leur apostasie "à la française" de facto (c'est une vision très "manichéenne", mais assez juste et réaliste).

 

À long terme, tout ceci évitera de faire des amalgames débiles, car on sera tous ce que pense clairement la communauté Musulmane. Idem pour les demandes de désolidarisation inappropriées et/ou déplacées. Enfin, ceux qui sont contre cette forme d' institutionnalisation sont peut-être les mêmes qui n'ont jamais mis les pieds à l'Institut du Monde Arabe, qui pourrait être à l'occasion le nouveau siège officiel et naturel du C.I.F représentant la communauté.

 

> NOTA BENE :

 

Je précise que cette proposition ressemble involontairement à celle de la Commission Islamique d'Espagne créée en 1992 qui gére la communauté Musulmane d'Espagne et affiliée au Conseil Musulman de Coopération en Europe. Comme quoi, il suffirait juste de regarder dans nos pays voisins pour s'inspirer ou reprendre certaines idées intéressantes traitant des problèmatiques similaires. Il y a comme un léger retard alors qu'on prétend être le pays des lumières aux idéaux avant-gardistes. Avis aux prétendants politiques, aux futurs législateurs, faîtes les choses de manières claire et efficace au lieu de perdre votre temps à stigmatiser les Musulmans de France et à réflexionner inutilement sur la compatibilité de l'Islam en France.

 

 

> ADDENDUM 2019 : Je suis devenu croyant, mais non-affilié aux 3 communautés pratiquantes. J'ai une lecture large de la religion. Je ne renie pas cette chronique, bien au contraire, elle correspond à mon évolution personnelle.

 

 

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