DE L'UTILITÉ DU VOTE BLANC EN PÉRIODE DE CRISE POLITIQUE [ LA SYNTHÈSE DES CHRONIQUES PRÉCÉDENTES ]
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Crédit Photo : Chris Chro (Secret de Fabrication).
D'emblée, toutes les choses ce que je vais dire, je l'ai déjà dit, voire c'est carrément un "auto-plagiat" assumé. En fait, je vais seulement les redire différemment pour en faire une synthèse du contenu des chroniques précédentes sur le sujet [ Mars 2014 + Juin 2014 + Décembre 2014 + Avril 2015 ]. Déjà, je ne vous cache pas que je vote régulièrement blanc depuis 2002, et ce, à défaut d'être un abstentionniste convaincu. De plus, je ne suis pas spécialement un "partisan" du "Vote Blanc" au point d'être membre du "Parti du Vote Blanc" même si je soutiens derrière mon écran leur démarche sincère qui est un peu particulière, car le "Vote Blanc" est avant-tout un fait électoral qui ne peut appartenir à une association en soi. Par ailleurs, je ne vais pas non plus vous forcer à voter blanc pour la simple raison que je n'ai aucune influence sur vous normalement et que surtout vous restez "libre" de le faire ou pas. Je vais simplement défendre ma conviction personnelle, ma pensée une bonne fois pour toute.
LA FORCE INSOUPÇONNABLE DU VOTE BLANC
Je considère le "Vote Blanc" comme le véritable "Vote Sanction" car c'est le fait de s'opposer aux choix proposés en utilisant autrement sa voix. Le fait de déjouer les offres électorales. Le bulletin blanc est l'arme de destruction massive la plus efficace qui soit, tel un pion sur l'échiquier politique en mode échec et mat. C'est la désapprobation nette du peuple contre ces prétendants s'estimant compétents. C'est même l'aveu d'impuissance des politiques (voire une couille dans le potage l'isoloir).
Le "Vote Blanc" est le "Vote Protestataire" par excellence. Un vote de refus dans le refuge d'un silence massif formant une énorme réserve électorale importante et indomptable. C'est l'alternative par nature de voter par défaut ou par dépit qui n'est pas véritablement un vote "digne" de soi. Surtout quand c'est pour un politique qu'on n'adhère pas, qu'on ne kiffe pas, qu'on déteste parfois. Ce qui donne l'impression de voter pour rien où paradoxalement on exprimerait le "dégoût" après avoir voté alors que normalement c'est un droit dont on doit "jouir".
En réalité, le "Vote Blanc" cache une force insoupçonnable, même si c'est une expression qui n'est pas encore pris en compte juridiquement, mais qui est quand même comptabilisé sur le tableau des résultats. Une validité de facto à défaut d'être de jure. Les citoyens électeurs se déplacent et s'expriment aussi, mais personne ne les entend. Du coup, il faudrait crier fort et donc voter en masse. Il est clair que tant que le nombre de bulletins blancs sera inférieurs aux bulletins dénominés, celui-ci restera une goutte d'eau dans l'urne, pas une grosse giclée [ Le cas des Régionales 2015 ]. Pourtant, il suffit d'imaginer une dizaine de millions de bulletins blancs concentrés pour qu'on remarque la tâche.
Et cela, parce qu'on dit que l'union fait la force. Et le bulletin blanc en serait l'image, si on veut la voir concrètement. Tout est une question de vision. Une projection des faits permettant d'éviter un aveuglement sur la situation actuelle. La seule difficulté est la représentation des bulletins blancs. Le fait de pouvoir lui donner un sens pratique. Une signification incontestable de la volonté souveraine du peuple. Mais quand on trouvera une solution pour le représenter par des gens, par des groupes, par des comités populaires, par diverses associations reconnues d'utilité publique... la donne changera. Et ça légitimera la désobéissance civile.
Si le vote blanc sortait majoritaire, le peuple souverain en serait le dépositaire.
Pour terminer, je voudrais préciser 2 situations électorales aux conséquences invraisemblables et "absurdes". La première est celle locale comme les municipales où les votants confondent la nature des élections entre elles. Le fait de ne pas faire la différence majeure entre l'enjeu local et celui national. Voter pour le Maire adverse afin de sanctionner le gouvernement en place. L' "idiocrate" par excellence. Puis, la deuxième est celle du désintérêt des élections Européennes qui reflètent bien les imperfections de nos régimes démocratiques qui partent en vrille. Le fait de valider une élection où la majorité des électeurs n'ont pas participé ne choque plus personne. Ni les politiques eux-mêmes, ni les médias. Surtout quand le taux d'abstention est supérieur à celui de la participation (le genre de record qui peut être validé par le Guiness Book). Et de ce fait, l'acceptation "légitiment légale" d'une représentation erronée, qui n'est que partielle sur l'ensemble de l'électorat. C'est comme si c'était normal. Que ce n'était pas grave du tout. Qu'il faut laisser faire les choses comme si de rien n'était. Notre Démocratie est bien fiévreuse et plus personne ne s'en soucie vraiment. Il nous faudrait un remède. Et le vote blanc pourrait bien être celui-là si on sait l'utiliser à bon escient.